Un petit tour par San Francisco, à la source du Jeans Denim

PATTES D’EPH…
Un peu de « nostalgie » pour les vieux soixante-huitards

On a quitté les grosses chaleurs tropicales pour le nord de la Californie. (c’est la première fois pour moi).

 A mon retour en France, une copine m’a demandé : As tu vu la « maison bleue »?
« C’est une maison bleue accrochée à la colline.. »( chanson de Maxime Le Forestier.)… Evidemment j’aurais dû m’y attendre.

Souvenirs..souvenirs..
En plus on était en Mai..50ème anniversaire:
Années 60 -70, peace and love, jeans pattes d’eph. et chemises à fleurs…

San Francisco était devenue mythique.
Tous les jeunes Européens à cheveux longs rêvaient du quartier de « Haight-Ashbury » avec ses hippies, ses maisons en bois colorées, et son parfum d’herbe…

Haight street fourmille encore de cafés non conformistes,librairies, magasins d’occasions, et le quartier présente toujours des maisons victoriennes peintes de couleurs pastel.
On y a déambulé avec plaisir, le nez en l’air. C’est très calme, quasiment provincial, en tout cas, de jour.

Alors la maison bleue, est surement là,noyée au milieu des autres super bien entretenues vu qu’elles sont toutes occupées par des bobos de la « silicon valley » toute proche, et sont inaccessibles à un salarié moyen.
San Francisco est devenue une ville très chère.

BULLITT

Autre souvenir inoubliable de San Francisco :
Le film américain « Bullitt » de Peter Yates(1968), avec Steve McQueen , flic en guerre contre la mafia… On y voit , dans les rues de la ville,une course poursuite époustouflante. (pour l’époque…car maintenant, avec les effets spéciaux, elle doit faire pâle figure)

San Fancisco est un port entouré de collines abruptes où des rues très pentues descendent tout droit des sommets, coupées à angle droit par les rues « horizontales ».
Aux carrefours, des petits « plateaux » font comme des tremplins pour ceux qui descendent.

Notre fils vit dans la région. Après notre évocation émue, il a voulu absolument nous faire  » vivre le film »:
Ça a été assez grandiose, même si, évidemment, il n’a pas foncé jusqu’à décoller les roues sur la plate-forme intermédiaire…les policemen n’auraient pas voulu et en plus sa voiture est un pick-up* de 3 tonnes… donc indécollable..
Il a recommencé 7 fois, sur les principales collines…

*le pick-up est un terme générique pour les grosses voitures genre 4X4, avec un arrière ouvert pour pouvoir y jeter négligemment sa pelle et son matériel de pêche..

LEVI STRAUSS

Sa vie, son oeuvre

J’ai pensé, in extremis, à la ruée vers l’or, San Francisco en était le cœur!
Elle y a attiré Levi Strauss..
De quoi stimuler mon addiction aux blue jeans
J’ai donc déniché son petit musée près du port sur Levi’s Plazza..

Levi Strauss a 20 ans, en 1849, quand il quitte la Bavière pour New York (côte Est)où se trouvent ses frères aînés qui font, entre autres, commerce de tissu.
Un an après, il arrive ici (côte Ouest) avec l’intention de vendre, aux chercheurs d’or, toiles de tentes et matériel divers..
Mais Jacob W Davis (fabricant de salopettes et réparateur de pantalons troués) installé là ,lui dit: « Ce qui est introuvable ce sont surtout les pantalons solides! »

Levi Strauss va avoir plusieurs idées:
Abandonner la toile à bâche utilisée jusqu’ici, et pas assez solide ,pour une toile en sergé bleu connue en Europe.
Abandonner la forme salopette et créer le futur blue jeans.

Puis les deux associés ajoutent le renforcement des poches avec des rivets de cuivre (breveté en 1873) et font des coutures dorées pour rappeler la couleur des rivets.
Plus tard, en 1936, ils rajoutent « the red tab »: la petite étiquette rouge sur la poche arrière gauche..pour se démarquer des autres modèles de jeans qui commencent à sortir.
L’étiquette de « faux cuir », à la taille correspond au millésime de 1947 du 501 de Levi Strauss &co..

Mais pourquoi « la petite graine rouge » ?

La petite graine rouge, c’est la graine du Caconier (ormosia coccinea) un très grand arbre originaire d’Amérique Latine, planté souvent près des endroits sacrés, dont la graine est sensée porter chance et bonheur!
Coccinus = écarlate en latin. Comme la coccinelle, rouge et noire aussi, sensée porter chance.
En fait la graine femelle est toute rouge et la graine mâle plus grosse, est rouge et noire.
En Quechua (Pérou) elle s’appelle : HUAYRUROS…

Rien qu’avec ça, on voyage non ???

Mais pourquoi ce nom « l’atelier de la petite graine rouge » ?
En fait,  au début je voulais l’appeler » l’atelier du ballon rouge », mais ce ballon était déjà très utilisé sur Internet… Un jour, je suis tombée par hasard, chez moi, sur un sachet de petites graines rouges ramassées dans une ile du Pacifique (à Wallis, je crois) et le nom est devenu évident.

Et puis j’utilise souvent l’idée symbolique de « planter une petite graine »… Quand je discute avec un proche d’une situation problématique, et qu’il y a des choix difficiles à faire… il me donne, ou je suggère une idée… Même si sur le moment l’idée semble inaccessible, elle va peut être prendre racine… si on l’arrose bien… si le terrain devient favorable…

Quelques mois plus tard, peut être: « Tu sais, ton idée…là… elle a fait son chemin… c’est pas bête finalement… je vais tenter ça ».

J’appelle ça « planter une graine »…

Vous faites pas comme moi, vous?

Dans cet atelier, je veux donc – peut être est ce un peu prétentieux – semer des petites graines autour de moi, pour amener les gens à se découvrir créatifs, à oser prendre une aiguille et du fil et à réaliser quelque chose d’original de leurs mains… même s’ils ne l’ont jamais fait.
Je crois vraiment que tout le monde a un pouvoir créatif, dans un domaine ou dans un autre: le bois, la terre, le fer, le fil… Il suffit de trouver ce qui inspire…
Moi c’est le fil…

Et faire quelque chose de ses propres mains n’apporte que du bonheur.

Et d’où ça vient l’inspiration?
De ce qu’on regarde autour de soi (quand on n’a pas le nez sur son portable…): Les pubs, les livres pour enfants, les BD, les peintres modernes, les artistes de rues…la nature, les immeubles, les vêtements des autres, les animaux.etc etc..

Le goût des couleurs m’est venu dans les pays tropicaux où tout est plus coloré qu’en Europe (un peu porté sur les gris, beige et noir…).
Alors pour retrouver sa bonne humeur, pourquoi ne pas tatouer des couleurs sur ses jeans?

Pour vous réchauffer le cœur, je vous envoie ma dernière photo tropicale, prise du bar du chantier où nous avons laissé notre bateau pour l’été et revenir en France.